France plaide pour l'abandon de la réglementation Euro 7 afin de privilégier les investissements dans les véhicules électriques
La France soutient l'élimination de la proposition Euro 7 au profit du véhicule électrique
La France souhaite que l'Union européenne abandonne la proposition de réglementation Euro 7 visant à réduire davantage la pollution des véhicules à moteur thermique. Elle estime que les constructeurs perdront en compétitivité et pourraient utiliser l'argent qu'ils dépenseraient pour se conformer à cette norme pour accélérer le développement du véhicule électrique.
"Plutôt que de dépenser de l'argent pour une énième réglementation pour les véhicules thermiques, l'Euro 7, il serait peut-être préférable d'oublier cette norme qui coûtera inutilement à nos constructeurs et d'accélérer le développement des véhicules électriques et des technologies de demain", a déclaré Bruno Le Maire, le ministre français de l'Économie et des Finances.
Participant à l'inauguration de la première gigafactory de batteries électriques pour véhicules en France à Douvrin (nord de la France), Le Maire a souligné qu'aucun des principaux concurrents du secteur automobile européen, la Chine et les États-Unis, n'imposerait quelque chose de similaire à leurs constructeurs.
"L'UE doit montrer sa puissance industrielle", a-t-il souligné, pointant les deux grands défis auxquels l'industrie européenne est confrontée.
Le premier vient de la Chine en raison de sa puissance industrielle dans le secteur des véhicules électriques, où elle est le leader mondial avec une suprématie encore plus grande dans les batteries et les minéraux critiques nécessaires à leur construction.

L'autre défi vient des États-Unis avec la loi sur la réduction de l'inflation (IRA), qui prévoit un budget de près de 370 milliards de dollars pour soutenir les industries liées à la transition énergétique, y compris les véhicules électriques, à condition qu'ils soient fabriqués dans ce pays.
C'est pourquoi le ministre français a affirmé qu'il "faut une IRA européenne pour défendre nos intérêts industriels".
La Commission européenne (CE) a présenté en novembre dernier sa proposition Euro 7 pour mettre à jour la réglementation qui fixera les limites maximales d'émissions polluantes des véhicules diesel et essence de 2025 à 2035, date à laquelle seuls les véhicules neufs qui ne produisent pas de CO2 pourront être vendus.
Cette proposition a rencontré l'opposition frontale de l'Association des Constructeurs Européens d'Automobiles (ACEA), qui estime que sa mise en œuvre coûtera aux constructeurs entre quatre et dix fois plus que les estimations de la CE, soit environ 2 000 euros de plus par voiture ou fourgonnette à moteur thermique.
Renault, qui doit décider dans les prochains jours du pays où sera situé le siège de sa filiale Horse qui regroupera l'activité des véhicules à moteur thermique, attend précisément que l'Espagne se positionne sur la norme Euro 7, car elle est le principal candidat à accueillir ce siège avec la Roumanie.
La Roumanie, comme la France, la Bulgarie, la République tchèque, la Slovaquie, la Hongrie, l'Italie et la Pologne, font partie du bloc de pays qui rejettent cette nouvelle norme, arguant qu'elle détournera les investissements du véritable objectif de la neutralité carbone et qu'elle nuira à la compétitivité européenne.