Uber et BYD s’associent pour introduire 100 000 véhicules électriques en Amérique latine et en Europe
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Uber et BYD s’associent pour introduire 100 000 véhicules électriques en Amérique latine et en Europe
En juillet 2024, Uber Technologies Inc. a annoncé un partenariat historique avec le fabricant chinois de véhicules électriques (VE), BYD Co., visant à intégrer 100 000 véhicules électriques sur sa plateforme. Cette alliance marque une étape significative dans les efforts mondiaux d’Uber pour passer à une flotte entièrement électrique d’ici 2030. Le marché américain, cependant, est curieusement absent de cette annonce, probablement en raison des tensions commerciales croissantes entre les États-Unis et la Chine, ainsi que des taxes élevées imposées aux véhicules électriques chinois par le gouvernement américain.
Une initiative stratégique pour accélérer la transition vers l’électrique
Cette collaboration entre Uber et BYD représente un pas en avant important pour atteindre les objectifs environnementaux d’Uber. Le PDG d’Uber, Dara Khosrowshahi, avait précédemment reconnu que l’initiative de convertir toute la flotte de la plateforme en véhicules électriques avançait plus lentement que prévu. Le partenariat avec BYD permet non seulement d’accélérer ce processus, mais offre également des conditions plus favorables aux conducteurs d’Uber en matière de prix et de financement des VE. Ce projet débutera en Europe et en Amérique latine, avant de s’étendre au Moyen-Orient, au Canada, à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande.
Les deux entreprises offrent ainsi des incitations importantes pour aider les conducteurs à passer à l’électrique, notamment des réductions sur les véhicules et des options de financement avantageuses. Stella Li, vice-présidente exécutive de BYD et PDG de BYD Amériques, a déclaré : « Nous sommes impatients de voir nos véhicules électriques de dernière génération devenir une vue courante dans les rues des grandes villes à travers le monde. »
Un partenariat qui met en lumière les tensions commerciales sino-américaines
Le choix d’ignorer le marché américain dans cette déclaration n’est pas anodin. Depuis plusieurs années, les tensions commerciales entre Washington et Pékin ont pesé sur l’industrie automobile, en particulier dans le secteur des véhicules électriques, où la Chine détient un leadership mondial indiscutable, notamment dans la fabrication de batteries et de composants critiques.
Sous la présidence de Joe Biden, les États-Unis ont renforcé les taxes sur les véhicules chinois, portant les droits de douane sur les VE importés à plus de 100 %, une hausse significative par rapport aux 27,5 % instaurés par l’administration Trump. Cette politique a en grande partie fermé le marché américain aux constructeurs chinois comme BYD, tandis que les entreprises américaines tentent de rattraper leur retard en matière de production de VE. Dans ce contexte, Uber a préféré se concentrer sur des régions où ces barrières commerciales sont moins sévères, à savoir l’Europe et l’Amérique latine.
Le rôle croissant de BYD dans le marché mondial des véhicules électriques
BYD est l’un des acteurs les plus dynamiques du marché mondial des VE. Après avoir consolidé sa position en Chine, où la demande pour les véhicules électriques a connu une explosion, l’entreprise se tourne désormais vers des marchés internationaux. Cette expansion est soutenue par des investissements importants dans de nouvelles usines en dehors de la Chine, comme en Thaïlande, au Brésil, en Hongrie et en Turquie. BYD a également renforcé sa présence en sponsorisant des événements majeurs tels que l’Euro 2024 et la Copa América, deux tournois de football internationaux qui ont permis à l’entreprise d’accroître la notoriété de sa marque en Europe et en Amérique latine.
En février 2024, BYD a signé un accord avec Vemo, une startup mexicaine spécialisée dans les taxis électriques, pour fournir des véhicules à la plateforme Uber à Mexico. Ce partenariat marque le début de la coopération entre BYD et Uber, renforçant la relation entre les deux entreprises. Avec la signature du nouvel accord pour 100 000 véhicules supplémentaires, Uber renforce son engagement envers les VE tout en s’appuyant sur l’expertise de BYD dans ce secteur.
Uber et la transition vers les véhicules électriques : les défis à surmonter
Si l’annonce du partenariat entre Uber et BYD est une avancée majeure pour la transition écologique de la plateforme, des défis subsistent. Aux États-Unis et au Canada, seulement 8,2 % des kilomètres parcourus par les véhicules Uber en 2024 l’ont été par des véhicules à zéro émission, tandis qu’en Europe, ce chiffre est légèrement plus élevé, atteignant 9 %. Ces pourcentages montrent que, malgré les efforts de l’entreprise, la transition vers une flotte 100 % électrique est loin d’être achevée.
L’un des obstacles majeurs est la disponibilité limitée de VE abordables et adaptés aux services de covoiturage. Les conducteurs Uber privilégient souvent des véhicules comme la Toyota Prius, qui sont fiables, économiques et suffisamment spacieux pour le transport de passagers. Les véhicules électriques, en revanche, restent plus coûteux à l’achat, et leur autonomie est encore inférieure à celle des voitures à essence. Toutefois, BYD pourrait apporter une solution à ce problème grâce à sa gamme de véhicules électriques à coût réduit, qui sont conçus pour minimiser les coûts d’entretien et de réparation.
En plus des véhicules eux-mêmes, Uber et BYD pourraient également offrir des incitations sous la forme de réductions sur la recharge des VE, l’entretien des véhicules, l’assurance, ainsi que des offres de location et de financement. Cette approche globale est conçue pour rendre la transition vers les VE plus attrayante pour les conducteurs, en atténuant certains des principaux obstacles financiers associés à l’achat de véhicules électriques.
Le contexte mondial de l’industrie des véhicules électriques
Sur le plan mondial, les gouvernements s’efforcent de promouvoir l’adoption des VE afin de réduire les émissions de carbone et de lutter contre le changement climatique. L’Union européenne a adopté des objectifs ambitieux pour réduire les émissions de CO2 des nouveaux véhicules et encourager la transition vers les VE. Cependant, la dépendance mondiale à l’égard de la chaîne d’approvisionnement chinoise pour les batteries et les composants critiques reste une source de préoccupation, en particulier pour les pays qui cherchent à réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine.
Le partenariat entre Uber et BYD s’inscrit dans un contexte où les entreprises mondiales cherchent des solutions pour réduire les coûts de production tout en restant compétitives sur le marché des VE. Les tensions commerciales croissantes entre la Chine et les États-Unis ont poussé les entreprises chinoises, telles que BYD, à chercher des marchés en dehors des États-Unis, tout en élargissant leur présence dans des régions comme l’Europe et l’Amérique latine, où la demande pour les VE est en augmentation.
Le futur de la collaboration Uber-BYD
La collaboration entre Uber et BYD ne se limite pas aux véhicules électriques traditionnels. Dans leur déclaration commune, les deux entreprises ont également mis en avant les capacités de conduite autonome des véhicules BYD. Uber s’est déjà lancé dans les véhicules autonomes en partenariat avec Waymo, une filiale d’Alphabet Inc. (Google), pour proposer des trajets sans conducteur à Phoenix, aux États-Unis, ainsi que des livraisons autonomes dans certaines parties du pays et à Tokyo. L’ajout de BYD à cette stratégie pourrait permettre à Uber d’étendre ses capacités de véhicules autonomes dans de nouvelles régions.
À terme, Uber et BYD envisagent de développer une flotte de véhicules autonomes, un secteur qui pourrait révolutionner l’industrie du transport collectif. Bien que Tesla, sous la direction d’Elon Musk, ait également manifesté un intérêt pour le développement de taxis autonomes, l’entreprise n’a pas encore lancé de service de covoiturage sans conducteur. Cela laisse la voie ouverte à Uber et à ses partenaires pour dominer ce marché naissant.
Uber et son grand allié
En rétrospective, l’annonce de juillet 2024 du partenariat entre Uber et BYD représente un moment clé dans l’histoire de la transition vers les véhicules électriques. Tandis que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine continuent d’influencer les stratégies de marché des entreprises, Uber et BYD ont su saisir des opportunités sur des marchés moins contraignants comme l’Europe et l’Amérique latine. Avec 100 000 véhicules électriques supplémentaires en route et des incitations financières attractives pour les conducteurs, Uber renforce son engagement envers une mobilité plus propre et durable.
Cependant, des défis persistent, notamment en termes de disponibilité de VE abordables et d’infrastructures de recharge adéquates. Le partenariat entre Uber et BYD marque néanmoins un pas en avant significatif, non seulement pour Uber, mais aussi pour l’industrie mondiale des véhicules électriques, qui continue de se transformer à un rythme rapide.
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